En savoir plus sur le désir sexuel des femmes

De nombreux mythes entourent le désir sexuel, en particulier chez les femmes. Certains de ces mythes sont liés à des changements hormonaux, notamment pendant la grossesse, la ménopause ou l’allaitement.

Mais ce ne sont pas les seuls facteurs qui influencent le désir sexuel. L’image corporelle, la satisfaction relationnelle et les valeurs apprises jouent également un rôle.

1. Différences physiques

Nombreux sont ceux qui pensent que la libido est purement physique, sous l’influence des hormones. Bien que les hormones soient certainement impliquées, les choses sont bien plus compliquées que cela. Divers facteurs influencent le désir sexuel d’une personne, et les femmes connaissent des hauts et des bas très variés.

Plutôt qu’un besoin biologique, la motivation d’une femme à avoir des rapports sexuels peut provenir du désir d’en tirer certains avantages, tels que l’intimité, les liens affectifs et la proximité émotionnelle. Elle peut également vouloir profiter des retombées de la sexualité, telles que l’orgasme et le plaisir.

Certaines personnes souffrent d’une baisse persistante de leur libido, ce qui peut les angoisser. Mais la bonne nouvelle, c’est que ce problème peut être traité par des changements de mode de vie, des techniques sexuelles et des médicaments contre les troubles de l’humeur tels que l’anxiété ou la dépression.

2. Influences socioculturelles

Un certain nombre de facteurs sociaux peuvent affecter le désir sexuel. Il peut s’agir de stress chronique, d’anxiété et de dépression, d’hostilité dans les relations avec les partenaires, d’abus sexuels dans l’enfance, de tabous religieux et de manque d’excitation.

Les attentes de la société culturelle en matière de réponse sexuelle constituent un autre problème. Il y a une longue histoire d’attentes de modestie et de passivité pour les femmes, et de grandeur et de performance sexuelles pour les hommes. Ces attentes peuvent entraîner un sentiment de honte chez les femmes qui éprouvent peu de désir sexuel.

Mme Chivers et son équipe travaillent actuellement avec le peuple Karamojong en Ouganda pour mieux comprendre la relation entre la réponse sexuelle et le désir sexuel. Elle a constaté que de nombreuses femmes ayant subi une agression sexuelle pensent que leur corps les a trahies en montrant des signes d’excitation physique. Elles pensent également que seuls les rapports sexuels comptent vraiment. Ces questions peuvent engendrer des sentiments de honte et de ressentiment chez ces femmes et leur donner l’impression que quelque chose ne va pas avec leur corps ou leurs réponses sexuelles.

3. Influences émotionnelles

Les femmes peuvent être affectées par toute une série d’émotions et d’états d’âme susceptibles d’influencer leur désir sexuel. Il s’agit notamment d’émotions telles que la honte, l’insécurité et la peur. En outre, l’humeur des femmes peut également influer sur la manière dont elles se sentent sexuellement attirées par les autres.

La recherche suggère que l’excitation génitale des femmes peut se produire lorsqu’elles voient des images de violence et de relations sexuelles non consenties. Toutefois, cette excitation ne se traduit pas nécessairement par un sentiment de désir. Par exemple, certaines femmes victimes de viol ont déclaré avoir ressenti une excitation physique en réponse aux rapports sexuels qu’elles ont subis, mais elles n’ont pas déclaré avoir éprouvé de désir pour ces rapports.

Bien qu’il s’agisse d’un début prometteur, il reste encore beaucoup à explorer en ce qui concerne le désir sexuel des femmes. L’un des principaux problèmes réside dans le fait que les études actuelles prennent un instantané du désir sexuel d’une femme à un moment donné de sa vie et ne tiennent pas compte de la manière dont il évolue au fil du temps. Par exemple, de nombreuses femmes se désintéressent du sexe lorsqu’elles s’installent dans une relation sérieuse ou qu’elles se concentrent sur leurs objectifs professionnels.

4. Les relations

Le désir d’une femme peut être déclenché par la présence de pensées et d’images sexuelles (désir spontané) ou elle peut développer ses propres désirs sensuels en recherchant et en appréciant le toucher, les images et les sons sensuels (désir réceptif). Si elle pense au sexe mais n’en a pas envie, c’est également normal – elle n’a pas de « problème de désir ».

Dans les relations à long terme, l’intérêt pour la sexualité peut diminuer parce qu’elle y voit moins de valeur et peut craindre que son partenaire ne s’intéresse plus autant à elle qu’avant. Cela peut être particulièrement vrai si elle se sent insatisfaite de sa relation et/ou des actions ou attitudes de son partenaire.

Un certain nombre d’études ont montré que les hommes et les femmes fluctuent dans leur niveau d’intérêt ou de désir sexuel. Ces études ont également indiqué que les deux sont influencés par des états affectifs généraux ainsi que par une variété d’états orientés vers la relation. En bref, il est possible que les différences de désir entre les sexes soient davantage dues à ces influences contextuelles que ne l’ont suggéré les recherches antérieures.